Aider les personnes âgées de 40 à 49 ans à décider s’il faut se faire dépister pour le cancer du sein
Ces renseignements doivent aider les fournisseurs de soins de santé à se préparer à mener des conversations avec leurs patientes et patients âgés de 40 à 49 ans sur le caractère approprié du dépistage du cancer du sein pour eux.
Contenu de cette page
- Pourquoi les conversations à propos du dépistage du cancer du sein sont-elles importantes?
- Critères d’admissibilité pour les personnes âgées de 40 à 49 ans
- Préparer le terrain pour la prise de décision
- Risque de cancer du sein
- Race, ethnicité et appartenance autochtone
- Valeurs et préférences pour le dépistage du cancer du sein
- Prochaines étapes une fois la décision prise sur le dépistage
- Données probantes d’autres administrations sur la race, l’origine ethnique et l’appartenance autochtone
- Références
Pourquoi les conversations à propos du dépistage du cancer du sein sont-elles importantes?
Le Programme ontarien de dépistage du cancer du sein encourage les personnes âgées de 40 à 49 ans à prendre une décision éclairée à savoir si le dépistage du cancer du sein leur convient en se fondant sur :
- leur risque personnel de développer un cancer du sei
- les bienfaits et des méfaits potentiels du dépistage du cancer du sein
- ce qui compte le plus pour elles lorsqu’il s’agit de prendre soin de leur santé.
Les conversations sur le dépistage du cancer du sein sont importantes, parce que :
- en général, les personnes âgées de 40 à 49 ans sont moins susceptibles de développer un cancer du sein que les personnes âgées de 50 à 74 ans;
- l’équilibre entre les avantages et les inconvénients potentiels du dépistage du cancer du sein peut être différent pour les personnes âgées de 40 à 49 ans que pour les personnes âgées de 50 à 74 ans.
Admissibilité au Programme ontarien de dépistage du cancer du sein
Le dépistage du cancer du sein dans le cadre du PODCS sera offert aux femmes, aux personnes bispirituelles, trans et non binaires âgées de 40 à 49 ans qui :
- ne présentent aucun symptôme de cancer du sein
- n’ont aucun antécédent personnel de cancer du sein
- n’ont pas subi de mastectomie
- n’ont pas eu de mammographie de dépistage au cours des 11 derniers mois
- si elles sont transféminines, ont utilisé des hormones féminisantes pendant au moins cinq années consécutives
Il existe également un programme pour les personnes présentant un haut risque de développer un cancer du sein selon :
- la présence de certains gènes
- leur historique familial ou personnel ou
- si elles ont déjà subi une radiothérapie de la poitrine
Si vous voulez en apprendre davantage sur le programme de dépistage pour les personnes présentant un risque élevé, consultez la page du Programme ontarien de dépistage du cancer du sein ou appelez le Centre de contact de Santé Ontario au 1 866 662-9233.
Préparer le terrain pour la prise de décision
Assurez-vous que la personne que vous conseillez comprend que son choix est entre se faire dépister maintenant ou ne pas se faire dépister maintenant.
Rassurez-la en leur disant :
- qu’elle peut prendre tout le temps nécessaire pour décider
- si une personne choisit de ne pas se faire dépister, elle peut changer d’avis n’importe quand entre 40 et 74 ans
Remarque : Les personnes admissibles recevront une invitation à passer un test de dépistage à leurs 50 ans.
Risque de cancer du sein
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué en Ontario, mais on constate que la plupart des cancers du sein apparaissent chez les personnes de 50 ans ou plus.
Groupe d’âge | Nombre de femmes* qui ont le cancer du sein en Ontario, 2021 |
---|---|
40 à 44 ans | 114,9/100,000 |
45 à 49 ans | 173,1/100,000 |
50 à 54 ans | 236,2/100,000 |
55 à 59 ans | 240,9/100,000 |
*Les statistiques binaires sur le sexe présentées dans cette section reflètent la façon dont les données sont enregistrées dans la source de données et ne tiennent pas compte de toute la diversité des genres. Par conséquent, les données peuvent classer incorrectement les personnes dont l’identité de genre diffère de leur sexe assigné à la naissance.
Le risque de chaque personne d’avoir un cancer du sein diffère selon les facteurs de risque individuels. Les personnes peuvent consulter le site Web Mon QICancer pour comprendre comment leur risque de cancer du sein se compare à celui d’autres personnes du même groupe d’âge et obtenir des renseignements personnalisés sur la façon dont elles peuvent réduire leur risque d’être atteintes d’un cancer du sein. Comprendre leurs propres risques peut aider les personnes à prendre une décision par rapport au dépistage du cancer du sein.
Race, ethnicité et appartenance autochtone
Remarque : Les statistiques binaires sur le sexe présentées dans cette section reflètent la façon dont les données sont enregistrées dans la source de données et ne tiennent pas compte de toute la diversité des genres. Par conséquent, les données peuvent classer incorrectement les personnes dont l’identité de genre diffère de leur sexe assigné à la naissance.
- Les données montrent qu’il existe des différences propres à la race, à l’origine ethnique et à l’appartenance autochtone dans le sous-type du cancer du sein, le stade du diagnostic, l’incidence, la mortalité et la survie.
- À l’heure actuelle, on ne sait pas comment le dépistage des personnes de 40 à 49 ans en Ontario peut avoir une incidence sur les résultats pour différents groupes raciaux et ethniques et pour les personnes appartenant aux Premières Nations, aux Inuits, aux Métis et aux Autochtones en milieu urbain. Bien qu’il n’y ait pas suffisamment de données probantes pour fournir des recommandations sur le dépistage du cancer du sein propres à la race, à l’origine ethnique et à l’appartenance autochtone, il est important que les fournisseurs aident leurs patients à comprendre les données probantes disponibles afin qu’ils puissent prendre une décision éclairée en fonction de leur risque individuel.
- Il faut faire preuve de prudence en appliquant les données fournies ci-dessous d’autres administrations au contexte ontarien.
- Vous trouverez ci-dessous un résumé de haut niveau des données probantes disponibles au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni :
- Selon certaines études menées au Canada et au Royaume-Uni, l’âge au moment du diagnostic de cancer du sein chez les femmes non blanches est plus jeune que chez les femmes blanches.[1, 2]
- Des études menées au Canada et au Royaume-Uni ont montré que les femmes noires ont un profil tumoral plus agressif que les femmes blanches. [1,3]
- Des études canadiennes, américaines et anglaises montrent que l’incidence du cancer du sein est plus faible dans certains groupes raciaux et ethniques que chez les femmes blanches.[1,4,5,6]
- Les femmes noires ont un taux de mortalité par cancer du sein plus élevé que les femmes blanches au Canada et aux États-Unis.[1,7]
- Les femmes des Premières Nations en Ontario ont un taux d’incidence et de mortalité du cancer du sein plus faible que les autres femmes en Ontario*, mais elles ont aussi un taux de survie plus faible.[8] (Remarque : le terme « autres femmes » comprend les femmes vivant en Ontario, à l’exception des Premières Nations du Registre des Indiens et les Métis dans le Registre de citoyenneté Métis.)
- L’incidence du cancer du sein était significativement plus élevée chez les femmes métisses que chez les femmes non autochtones au Canada.[9]
- L’incidence du cancer du sein était plus faible chez les résidentes de l’Inuit Nunangat que chez les résidentes du reste du Canada.[10]
- Les personnes d’ascendance juive ashkénaze ont un risque plus élevé de développer un cancer du sein, car les variantes génétiques dans les gènes BRCA1 et BRCA2 sont plus fréquentes dans cette population. Si votre patient est d’origine juive ashkénaze, âgé entre 30 et 69 ans et ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer de sein ou de l’ovaire, il pourrait être admissible à un dépistage dans le cadre du PODCS à haut risque. Pour en savoir plus sur le PODCS à haut risque et accéder au formulaire de demande du programme, visitez le dépistage du cancer du sein pour les personnes à haut risque.
- Il faut également tenir compte du fait que les disparités propres à la race, à l’origine ethnique et à l’appartenance autochtone sont le reflet de déterminants autres que les différences biologiques, y compris, sans s’y limiter :
- les obstacles individuels (sensibilisation limitée, peur ou méfiance)
- les obstacles communautaires ou interpersonnels
- les obstacles structurels
- les facteurs sociaux ou historiques
- le racisme structurel
- les iniquités dans le système de santé
Pour de plus amples informations sur les différentes incidences et les différents résultats du cancer du sein basés sur la race, l’origine ethnique et l’appartenance autochtone, référez-vous à la section dédiée aux données probantes d’autres administrations.
Valeurs et préférences pour le dépistage du cancer du sein
Lorsque vous examinez les avantages et les inconvénients potentiels chez les personnes âgées de 40 à 49 ans, demandez-leur lesquels sont les plus importants pour eux et ce qui compte le plus pour eux au sujet du dépistage du cancer du sein.
Il existe des avantages et des inconvénients potentiels liés au dépistage, peu importe l’âge auquel une personne décide de le faire; cependant, l’équilibre entre les avantages potentiels et les inconvénients peut changer en fonction de l’âge de la personne.
Avantages potentiels du dépistage régulier du cancer du sein
Le dépistage peut permettre de détecter un cancer du sein à un stade précoce, ce qui peut signifier que :
- le traitement a de meilleures chances de fonctionner;
- le traitement peut être moins intensif ou invasif;
- le risque de mourir du cancer du sein est moindre.
Inconvénients potentiels du dépistage régulier du cancer du sein
- Le résultat d’un test de dépistage peut parfois être anormal lorsqu’une personne n’est pas réellement atteinte d’un cancer (un faux positif). Cela nécessiterait de faire des tests supplémentaires.
- Le dépistage peut permettre de déceler un cancer qui n’aurait jamais causé de dommages s’il n’avait pas été traité (surdiagnostic). Cela pourrait donner lieu à une chirurgie ou à un traitement qui n’est pas nécessaire.
Comparaison du dépistage à partir de 40 ans vs 50 au cours d’une vie (par 1 000 femmes*) | Dépistage tous les 2 ans à partir de 40 ans | Dépistage tous les 2 ans à partir de 50 ans |
---|---|---|
1 à 2 morts évitées | 8,4/1000 | 6,9/1000 |
519 faux positifs de plus | 1 540 | 1 021 |
2 cas surdiagnostiqués de plus | 12/1000 | 10/1000 |
62 biopsies supplémentaires inutiles | 210/1000 | 148/1000 |
Source: Trentham-Dietz A, Chapman CH, Jayasekera J, et al. Collaborative Modeling to Compare Different Breast Cancer Screening Strategies : A Decision Analysis for the US Preventive Services Task Force. JAMA. Publié en ligne le 30 avril 2024. doi:10.1001/jama.2023.24766 https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2818285
*Les statistiques binaires sur le sexe présentées dans cette section reflètent la façon dont les données sont enregistrées dans la source de données et ne tiennent pas compte de toute la diversité des genres. Par conséquent, les données peuvent classer incorrectement les personnes dont l’identité de genre diffère de leur sexe assigné à la naissance.
Les données de cette section sont dérivées de cinq modèles de simulation du cancer du sein dans des populations de femmes américaines dépistées à l’aide de la mammographie numérique 2D. Les données comprennent tous les écrans (écrans initiaux et ré-écrans). Il y a des limites à la modélisation : suppose une participation à 100%, tous les écrans anormaux reçoivent une évaluation rapide et un traitement immédiat. Ces chiffres seront mis à jour pour refléter les données canadiennes lorsque le Groupe d’étude canadien sur la modélisation des soins de santé préventifs sera mis à jour et publié.
Conseils aux personnes enceintes ou allaitantes
- Les conseiller sur leurs options de sélection :
- Les femmes enceintes peuvent se faire dépister en toute sécurité par mammographie
- Les personnes qui ne veulent pas passer de dépistage pendant la grossesse peuvent commencer à le faire trois mois après l’accouchement même s'ils allaitent
- Les personnes qui allaitent peuvent commencer le dépistage 3 mois après l’accouchement
- Les conseillers sur les signes et les symptômes du cancer du sein associé à la grossesse.
Prochaines étapes une fois la décision prise sur le dépistage
Prochaines étapes après que quelqu’un a choisi de faire un dépistage
Fournir des renseignements sur la façon de prendre rendez-vous :
- Site Web indiquant les établissements participant au Programme ontarien de dépistage du cancer du sein, les coordonnées et les temps d’attente
- La ligne de prise de rendez-vous : 1 800-668-9304
Prochaines étapes si quelqu’un choisit de ne pas faire le dépistage
Prenez une note pour discuter à nouveau du dépistage avec eux dans cinq ans ou lorsqu’ils auront 50 ans, selon la première éventualité.