Faits saillants
- Une précarité matérielle plus élevée était associée à une incidence globale plus élevée du cancer en Ontario.
- Certains cancers ont montré des tendances de taux d’incidence plus prononcées liées à la précarité matérielle par rapport à d’autres.
- La précarité matérielle est une considération importante pour l’élaboration de stratégies de prévention du cancer.
De 2010 à 2016, le taux d’incidence de tous les cancers combinés en Ontario était plus élevé dans les régions où la précarité matérielle était plus élevée, par rapport aux régions à basse précarité matérielle. La précarité matérielle signifie que les individus et les communautés sont incapables d’accéder aux besoins matériels de base et de les satisfaire. Les régions à grande précarité affichaient un taux d’incidence du cancer globalement supérieur de 12 % à celui des régions à basse précarité (données non présentées).
Cette tendance générale était surtout attribuable à certains cancers plutôt qu’à d’autres. Les taux d’incidence des cancers du poumon et colorectaux ont augmenté à mesure que la précarité matérielle augmentait. Les taux d’incidence du cancer du poumon étaient 80 % plus élevés et les taux de cancer colorectal étaient 18 % plus élevés dans les régions à grande précarité matérielle par rapport aux régions à basse précarité. Cependant, les taux d’incidence des cancers du sein et de la prostate ont diminué à mesure que la précarité matérielle augmentait. La figure met en évidence ces quatre cancers courants et montre les différences de taux d’incidence du cancer dans les régions, allant de celles à basse précarité (Q1) à celles à grande précarité (Q5).
La précarité matérielle est l’une des 4 dimensions de l’Indice de marginalisation ontarien (ON-Marg). Cet indice basé sur la région mesure plusieurs dimensions de la marginalisation ontarienne au niveau du quartier. La dimension de la précarité matérielle intègre le revenu, l’éducation, la qualité du logement et la structure familiale. Les indicateurs de cette dimension mesurent la proportion de la population sans diplôme d’études secondaires, les familles monoparentales, les bénéficiaires des transferts gouvernementaux, les chômeurs, les personnes à faible revenu et les personnes vivant dans des conditions de logement médiocres[1] . Les régions de l’Ontario sont classées en quintiles, de celle à basse précarité (Q1) à celle à grande précarité (Q5). Les 3 autres dimensions de ON-Marg sont l’instabilité résidentielle, la dépendance et la concentration ethnique.
Étant donné que les déterminants sociaux de la santé sont souvent liés, des indices multidimensionnels, comme ON-Marg, ont été élaborés pour examiner les effets de leurs associations sur les résultats de santé en Ontario[2] . La version de ON-Marg 2016, créée par Santé publique Ontario et le Centre for Urban Health Solutions de l’Hôpital St Michael, regroupe les données du recensement de 2016 selon quatre dimensions de la marginalisation. Chaque dimension est fournie en quintiles et à plusieurs niveaux géographiques, y compris la zone de diffusion. Il existe certaines limitations à l’utilisation de ON-Marg, par exemple, la marginalisation au niveau de la zone peut ne pas refléter la marginalisation au niveau individuel et l’utilisation d’un indice composite signifie que l’effet de chaque indicateur individuel ne peut pas être déterminé.
L’association des données d’ON-Marg aux données régionales par rapport à l’incidence du cancer offre une nouvelle possibilité d’identifier les associations entre les différentes dimensions de la marginalisation et les résultats du cancer. La compréhension de ces associations peut être essentielle pour les spécialistes des politiques et des programmes qui élaborent des stratégies de prévention du cancer afin d’améliorer la santé de la population.
Pour en savoir plus sur ON-Marg, consultez L’indice de marginalisation ontarien (ON-Marg).
Si vous avez des commentaires ou des questions, écrivez-nous par courriel.