Faits saillants
- De nouvelles études suggèrent que des facteurs tels que les antécédents familiaux de cancer colorectal, un comportement sédentaire et une mauvaise alimentation peuvent être associés à un risque de cancer colorectal d’apparition précoce.
- Il y a eu une augmentation significative des taux d’incidence du cancer colorectal chez les jeunes adultes de moins de 50 ans au cours des dernières décennies.
- D’autres études pourraient aider à renseigner les stratégies de prévention ciblant les jeunes.
Une étude récente de Santé Ontario (Action Cancer Ontario) a trouvé des raisons possibles de l’augmentation du cancer colorectal chez les groupes d’âge plus jeunes. Le cancer colorectal est une maladie qui touche principalement les adultes plus âgés (plus de 50 ans), mais il a augmenté au cours des dernières décennies chez les adultes de moins de 50 ans dans de nombreux pays, dont le Canada.[1][2] La cause du cancer colorectal précoce est sous-étudiée et mal comprise.
De nouvelles études suggèrent que des antécédents familiaux de cancer colorectal, ainsi que des facteurs modifiables tels qu’un temps de sédentarité (assis) plus long, une plus grande consommation de boissons sucrées et un régime alimentaire de type occidental peuvent tous être associés à un risque accru de cancer colorectal d’apparition précoce. (Indiqué dans le tableau 1).
Variables | Réponse | COTES DE RAPPORT ajusté à plusieurs variables* | Limite de confiance inférieure à 95 % | Limite de confiance supérieure à 95 % |
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Antécédents familiaux de cancer colorectala | Non | 1 | ||
Antécédents familiaux de cancer colorectal | Oui | 2,37 | 1,47 | 3,84 |
Temps sédentaireb | Moins de 5 heures par jour | 1 | ||
Temps sédentaire | 5 à moins de 10 heures par jour | 1,23 | 0,75 | 2,03 |
Temps sédentaire | 10 heures ou plus par jour | 1,93 | 1,02 | 3,65 |
Boissons sucrées (boissons par semaine)c | Moins que 1 | 1 | ||
Boissons sucrées (boissons par semaine) | 1 à 6 | 1,86 | 1,11 | 3,13 |
Boissons sucrées (boissons par semaine) | 7 ou plus | 2,99 | 1,57 | 5,68 |
Score du régime alimentaire de type occidentald | Quartile 1 (0 à 9) | 1 | ||
Score du régime alimentaire de type occidental | Quartile 2 (10 à 13) | 1,46 | 0,8 | 2,67 |
Score du régime alimentaire de type occidental | Quartile 3 (14 à 17) | 1,62 | 0,87 | 3,04 |
Score du régime alimentaire de type occidental | Quartile 4 (18 à 27) | 1,92 | 1,01 | 3,66 |
* Ajusté en fonction de l'âge (continu, années), du sexe, des antécédents familiaux de cancer colorectal (non, oui, inconnu), de la consommation régulière d’aspirine ou AINS (jamais ou toujours), du tabagisme (jamais ou toujours), de l’activité physique (actif, plutôt actif, insuffisamment actif), de l’IMC (continu, kg par m2), de la consommation d’alcool (moins que 1 fois par mois, 1 à 3 fois par mois, 1 à 6 fois par semaine, tous les jours), de la consommation de viande rouge ou transformée (continu, portions par semaine), de la consommation totale de fruits et légumes (continu, portions par jour), de l’apport alimentaire riche en fibres (continu, portions par jour) et de la consommation de suppléments de calcium (jamais ou toujours)
a Chez tout parent par le sang au premier ou au deuxième degré
b Nombre moyen d’heures par jour passées assis (il y a deux ans) au travail, à l’école, à la maison, en voiture, bus ou train et pendant les loisirs (p. ex., à regarder la télévision, à jouer à des jeux vidéo, à utiliser un ordinateur, à lire ou en compagnie de membres de son cercle social), calculé selon la formule
c Boissons sucrées telles que les boissons gazeuses (à l’exclusion des boissons diètes), les boissons vitaminées, les boissons énergisantes et les spécialités de café au sirop (p. ex., le moka)
d Score alimentaire composite basé sur 6 éléments non bénéfiques (viande rouge, viande transformée, boissons sucrées, desserts sucrés, restauration rapide et collations transformées) et 3 éléments bénéfiques (fruits, légumes et aliments riches en fibres).
Pour chaque élément non bénéfique, les sujets du premier, deuxième, troisième et quatrième quartiles de consommation ont reçu une valeur de 0, 1, 2 et 3, respectivement; pour chaque élément bénéfique, les quartiles ont été codés en sens inverse (c.-à-d. 3, 2, 1 et 0, respectivement).
Le score final a été calculé en additionnant les valeurs des neuf éléments, les scores les plus élevés indiquant un régime alimentaire plus occidentalisé.
Le cotes de rapport ajusté à plusieurs variables a été ajusté en fonction de toutes les variables énumérées dans la note de bas de page*, à l’exception de la viande rouge ou transformée, de la consommation totale de fruits et légumes et de l’apport alimentaire riche en fibres.
Une étude de cas témoin basée sur la population a été menée en Ontario pour étudier les facteurs de risque du cancer colorectal d’apparition précoce entre 2018 et 2019. Les personnes admissibles atteintes d’un cancer colorectal et âgées de 20 à 49 ans au moment du diagnostic ont été identifiées à partir du Registre des cas de cancer de l’Ontario et ont été invitées à répondre à un questionnaire épidémiologique en ligne après avoir fourni leur consentement (en renvoyant par la poste un consentement signé). Le questionnaire portait sur les facteurs sociodémographiques, les antécédents familiaux, les antécédents médicaux, la taille, le poids (indice de masse corporelle), le mode de vie (p. ex., le tabagisme, la consommation d’alcool, l’activité physique, la sédentarité) et la consommation d’aliments et de boissons avant le diagnostic. Un groupe de comparaison de témoins sains a été recruté à l’aide de méthodes de numérotation aléatoire et on leur a demandé de répondre au même questionnaire en ligne.
Les résultats de cette étude (Facteurs de risque du cancer colorectal d’apparition précoce; en anglais seulement), qui a été financée par une subvention de recherche de la Société canadienne du cancer, ont récemment été publiés dans la revue Cancer Causes and Control.[3] Cependant, les résultats doivent être interprétés avec prudence étant donné la petite taille de l’échantillon de l’étude et la possibilité de résultats aléatoires en raison des multiples comparaisons effectuées. Ces résultats doivent être reproduits dans de futures études avant de pouvoir être utilisés pour renseigner les stratégies de prévention destinées aux jeunes adultes.
Comprendre les facteurs de risque du cancer colorectal chez les jeunes adultes est l’une des premières étapes vers la conception de stratégies de prévention. Compte tenu de l’augmentation alarmante du cancer colorectal chez les jeunes adultes, d’autres études sur les causes et la prévention sont justifiées.
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