Faits saillants
- À Toronto, on a observé une consommation d’alcool plus élevée dans les quartiers situés dans un rayon de 500 m autour du détaillant en boissons alcoolisées à emporter le plus proche (magasin dans lequel on peut acheter de l’alcool pour le consommer ailleurs), par rapport à ceux situés à au moins 1 kilomètre de ce type de commerces.
- On a constaté une corrélation entre l’accès à des détaillants en boissons alcoolisées à emporter et la consommation abusive d’alcool à Toronto, quel que soit le statut socio-économique du quartier en question.
- La corrélation entre l’accès à des débits de boissons alcoolisées (établissements dans lesquels les clients peuvent acheter de l’alcool et le consommer sur place) et le niveau de consommation abusive d’alcool d’un quartier était faible.
- La Direction de la santé publique de Toronto soutient les Directives de consommation d’alcool à faible risque du Canada. Le conseil de santé de Toronto a quant à lui appelé à établir une stratégie provinciale sur la consommation d’alcool de manière à limiter ses conséquences néfastes en Ontario.
Une analyse récente, effectuée à l’aide de l’Atlas des facteurs de risque du cancer en Ontario, a démontré l’existence d’une corrélation entre la proximité du domicile avec un détaillant en boissons alcoolisées à emporter à Toronto (c.-à-d. des magasins dans lesquels on peut acheter de l’alcool pour le consommer ailleurs, la Régie des alcools de l’Ontario [LCBO] par exemple) et une consommation d’alcool accrue, chez les hommes comme chez les femmes.
Quand la distance du détaillant en boissons alcoolisées à emporter le plus proche passe de plus de 1 kilomètre à moins de 500 mètres, le nombre de personnes dont la consommation d’alcool est supérieure aux limites recommandées augmente de 30 % chez les hommes et de 40 % chez les femmes, après prise en compte du statut socio-économique. Le pourcentage d’augmentation supérieur observé chez les femmes qui dépassent ces limites peut être dû au fait que les limites recommandées pour la consommation d’alcool des femmes sont plus basses que celles des hommes, à 1 verre par jour.[1] La limite de consommation d’alcool recommandée pour la prévention du cancer est de 2 verres par jour pour les hommes.[1]
Ces modèles de consommation sont indépendants du statut socio-économique. Ce dernier est lié à la consommation d’alcool.[2][3][4] (voir la figure) et a été mesuré aux fins d’analyse en utilisant l’indice de la marginalisation en Ontario.[5]
On n’a pas observé de corrélation importante entre la distance du débit de boisson le plus proche (c.-à-d. un établissement dans lequel les clients achètent de l’alcool et le consomment sur place, comme un bar) d’un quartier et la proportion de sa population dont la consommation d’alcool excède les recommandations, après la prise en compte du statut socio-économique. Cela peut être dû au fait que les distances du débit de boisson le plus proche sont très similaires entre les différents quartiers de Toronto. Seulement 3,8 % des quartiers de Toronto sont situés à plus de 1 kilomètre du débit de boisson le plus proche, contre 70,1 % qui se trouvent dans un rayon de 500 mètres d’un tel établissement. Au contraire, la part des quartiers de Toronto situés à plus de 1 kilomètre d’un détaillant en boissons alcoolisées à emporter (33,5 %) était approximativement égale à celle des quartiers situés à moins de 500 mètres d’un magasin de ce type (32,4 %).
Les renseignements relatifs aux emplacements des points de vente au détail d’alcool ont été fournis par la Commission des alcools et des jeux de Toronto. Aux fins de l’analyse, on a établi une carte comportant 4 272 débits de boisson et 268 détaillants en boissons alcoolisées à emporter. Les taux de consommation d’alcool par quartier dans la population âgée de plus de 12 ans ont été tirés de l’Atlas des facteurs de risque du cancer en Ontario.
La consommation d’alcool augmente les risques de développer plusieurs types de cancer, notamment les cancers du sein, de l’estomac, du foie, de l’œsophage, du larynx, de la cavité buccale, du pharynx, et le cancer colorectal.[6]On estime qu’en Ontario, jusqu’à 3 000 des nouveaux cas de cancer diagnostiqués en 2010 étaient attribuables à la consommation d’alcool.[7]Les politiques visant à limiter le nombre de détaillants à emporter peuvent constituer une stratégie importante pour la réduction des effets néfastes de la consommation d’alcool, notamment en ce qui concerne le cancer.
La Direction de la santé publique de Toronto fait la promotion d’une consommation d’alcool responsable et soutient les Directives de consommation d’alcool à faible risque du Canada, qui fournissent aux adultes âgés de 25 à 65 ans qui font le choix de consommer de l’alcool des renseignements concernant les risques pour leur santé liés à cette consommation, pour leur permettre de prendre cette décision en toute connaissance de cause. Le conseil de santé de Toronto a appelé à la création d’une stratégie provinciale sur la consommation d’alcool pour limiter les effets néfastes de la consommation d’alcool en Ontario.[8]
Vous trouverez de plus amples renseignements sur l’Atlas des facteurs de risque du cancer.