Faits saillants
- Selon une étude ontarienne, l’apport en fer héminique (présent dans la viande) peut être associé à une légère augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées, particulièrement pour certains sous-types de tumeurs.
- Bien que le fer soit un nutriment essentiel, il contribue également à endommager l’ADN, ce qui est susceptible d’accroître le risque de développer un cancer du sein.
- Il est essentiel d’approfondir les recherches pour comprendre les effets de l’apport alimentaire en fer sur le risque de développer un cancer du sein.
Selon une étude ontarienne menée auprès d’une vaste population, le fer héminique peut accroître le risque de développer un cancer du sein chez les femmes ménopausées, et ce risque peut varier en fonction du sous-type de tumeur du sein. Le fer héminique est la forme ferrique la plus facilement assimilée que l’on ne trouve que dans des aliments d’origine animale (viande rouge) et aurait des effets cancérigènes plus importants que le fer non héminique présents dans des sources végétales (légumes à feuilles vert foncé et céréales enrichies)[1][2].
SOUS-TYPES DE CANCER DU SIEN | APPORT EN FER HÉMINIQUE (MILLIGRAMMES PAR JOUR PAR QUINTILE) | COTES DE RAPPORT | LIMITE DE CONFIANCE INFÉRIEURE À 95 % | LIMITE DE CONFIANCE SUPÉRIEURE À 95 % |
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Tous cancers du sein confondus | Quintile 1 (<0,45) (Référence) | 1,0 | — | — |
Tous cancers du sein confondus | Quintile 2 (0,45–0,64) | 1,1 | 0,9 | 1,3 |
Tous cancers du sein confondus | Quintile 3 (0,65–0,85) | 1,0 | 0,8 | 1,2 |
Tous cancers du sein confondus | Quintile 4 (0,86–1,17) | 1,1 | 0,9 | 1,3 |
Tous cancers du sein confondus | Quintile 5 (≥1,18) | 1,2 | 1,0 | 1,5 |
Cancer du sein ER+/PR+ | Quintile 1 (<0,45) (Référence) | 1,0 | — | — |
Cancer du sein ER+/PR+ | Quintile 2 (0,45–0,64) | 1,0 | 0,8 | 1,2 |
Cancer du sein ER+/PR+ | Quintile 3 (0,65–0,85) | 0,8 | 0,6 | 1,0 |
Cancer du sein ER+/PR+ | Quintile 4 (0,86–1,17) | 1,1 | 0,9 | 1,4 |
Cancer du sein ER+/PR+ | Quintile 5 (≥1,18) | 1,1 | 0,9 | 1,5 |
Cancer du sein ER–/PR– | Quintile 1 (<0,45) (Référence) | 1,0 | — | — |
Cancer du sein ER–/PR– | Quintile 2 (0,45–0,64) | 1,3 | 0,9 | 1,9 |
Cancer du sein ER–/PR– | Quintile 3 (0,65–0,85) | 1,3 | 0,9 | 1,9 |
Cancer du sein ER–/PR– | Quintile 4 (0,86–1,17) | 1,1 | 0,7 | 1,7 |
Cancer du sein ER–/PR– | Quintile 5 (≥1,18) | 1,7 | 1,2 | 2,5 |
Remarque : Les estimations ont été ajustées en fonction de l’âge, l’ethnicité, l’éducation, l’âge au moment de l’apparition des premières règles, la parité, l’âge lors de la première naissance vivante, la durée de l’allaitement, la prise de contraceptifs oraux, l’âge lors de l’apparition de la ménopause, l’hormonothérapie substitutive, les antécédents familiaux de cancer du sein, les antécédents personnels de maladies bénignes du sein, l’activité physique, l’indice de masse corporelle, la consommation d’alcool, la consommation de graisses alimentaires et l’apport énergétique total. Le rapport de cotes supérieur à 1 000 indique un risque supérieur de développer un cancer du sein par rapport à la catégorie de référence.
Le Tableau 1 indique que par rapport aux femmes du cinquième quantile inférieur de l’apport en fer héminique, les femmes du cinquième quintile supérieur présentaient un risque de cancer du sein légèrement accru (d’une importance statistique limite). Cette association a été plus marquée et statistiquement importante pour les cancers du sein à récepteurs d’estrogènes/progestérones négatifs (ER–/PR–). Les autres types d’apport en fer (fer non héminique d’origine alimentaire, fer issus des compléments alimentaires) n’ont pas été associés à un risque accru de cancer du sein chez les femmes ménopausées (les données ne sont pas présentées ici, mais sont accessibles dans l’article publié, Iron intake, oxidative stress-related genes and breast cancer risk [disponible en Anglais seulement]).[3]
Bien que le fer soit un nutriment essentiel nécessaire à de nombreux processus biologiques, notamment le transport d’oxygène, il est également impliqué dans les réactions qui produisent des radicaux libres endommageant l’ADN.[4] Ces dommages à l’ADN pourraient participer au développement du cancer du sein, notamment chez les femmes ménopausées qui n’éliminent plus le fer lors des règles.[[5],[6] Étant donné la grande consommation d’aliments riches en fer héminique, comme la viande rouge, ces conclusions peuvent avoir des répercussions sur la prévention du cancer du sein; toutefois, il convient tout d’abord d’approfondir les recherches.
Les causes et la prévention du cancer du sein ne sont pas complètement comprises; les facteurs de risque connus représentent environ 70 % des cas.[7],[8] Les facteurs de risque établis du cancer du sein comprennent des facteurs non modifiables (antécédents familiaux de cancer du sein, apparition précoce des règles, absence de grossesse ou d’enfant, ménopause tardive) et des facteurs modifiables (inactivité physique, consommation d’alcool).[9],[10]
L’étude décrite dans cette fiche de Données sur le cancer qui ne se contentait pas d’analyser les effets de l’apport en fer sur le cancer du sein, a été réalisée afin de mieux comprendre les causes du cancer du sein, et notamment, les facteurs de risque modifiables. Elle a été financée par des subventions de recherche de l’Alliance canadienne pour la recherche sur le cancer du sein (ACRCS) et de la Société canadienne du cancer ainsi que la bourse de recherche au doctorat des Instituts de recherche en santé du Canada.
L’étude menée auprès de plus de 6 000 femmes en Ontario a fait appel à des femmes atteintes d’un cancer du sein ainsi qu’à un groupe témoin qui n’a jamais eu de cancer du sein. Ces femmes ont répondu à des questionnaires sur les facteurs du risque du cancer, leurs habitudes alimentaires et les complémentaires alimentaires qu’elles prennent. Le statut de la tumeur réceptrice d’hormones est issu des rapports de pathologie pour les femmes atteintes du cancer du sein. Les conclusions de l’études ont été publiées par Chang et coll. dans la revue International Journal of Cancer.[3]
Vous trouverez de plus amples renseignements sur les facteurs de risque et la prévention sur Mon QICancer, un outil en ligne mis au point afin que les Ontariens évaluent leur risque associé à six cancers, y compris le cancer du sein.