Faits saillants
- L’incidence du mésothéliome a augmenté au cours des 25 dernières années en Ontario, mais elle semble s’être stabilisée après 2010, en raison de la diminution de l’incidence chez les hommes.
- Les taux de mésothéliome chez les femmes ont toujours été beaucoup plus faibles que chez les hommes, mais ils augmentent lentement.
- Les personnes sont également diagnostiquées à un âge plus avancé. Les taux chez les personnes de plus de 70 ans ont augmenté de façon spectaculaire, alors qu’il y a eu peu ou pas de changement chez les personnes de moins de 50 ans.
Le nombre de cas de mésothéliome en Ontario et les taux d’incidence pour 100 000 personnes augmentent depuis des décennies en raison de la croissance et du vieillissement de la population, mais les taux d’incidence chez les hommes et les femmes ont commencé à évoluer. Le mésothéliome est un cancer du tissu qui tapisse les organes internes, y compris les poumons, les organes digestifs, le cœur et les organes sexuels. Il est causé par l’exposition à l’amiante et à des fibres minérales naturelles similaires.
Au cours des dernières années, les taux d’incidence du mésothéliome semblent s’être stabilisés dans l’ensemble, en raison de changements dans l’incidence chez les hommes. Bien que le taux puisse augmenter ou diminuer d’une année à l’autre, les taux chez les hommes semblent commencer à diminuer. Chez les femmes, les taux d’incidence du mésothéliome sont beaucoup plus faibles, mais semblent augmenter lentement. De plus, les taux chez les hommes et les femmes de plus de 70 ans ont augmenté de façon spectaculaire, alors qu’il y a eu peu ou pas de changement chez les personnes de moins de 50 ans (données non incluses).
Les tendances observées en Ontario ont été constatées dans d’autres pays.[1][2][3] Les taux d’incidence du mésothéliome plus élevés chez les hommes reflètent leurs niveaux d’exposition professionnelle à l’amiante dans le passé, qui furent nettement supérieurs à ceux des femmes. Le mésothéliome se développe généralement 30 à 40 ans après la première exposition. Les expositions au Canada ayant commencé à diminuer dans les années 1970, on s’attendait donc à ce que les taux baissent un jour.[4][5] Cependant, on observe toujours des niveaux plus faibles d’exposition, empêchant ainsi la disparition du mésothéliome. Au fil du temps, un plus grand nombre de femmes ont pu être exposées à l’amiante dans l’exercice de leurs fonctions en raison de l’évolution des tendances dans le secteur de l’emploi.
De plus, les femmes et les hommes peuvent être exposés dans leurs maisons et leurs collectivités, notamment en raison de l’amiante mal encapsulé dans les immeubles résidentiels. Ces niveaux d’exposition inférieurs pourraient conduire au développement du mésothéliome plus tard dans la vie. Il est nécessaire de mener des études supplémentaires pour comprendre l’évolution des modèles démographiques du mésothéliome.
Le mésothéliome est un cancer rare qui affiche une survie extrêmement faible et un temps de survie médian de moins d’un an. [6][7] Environ 80 % à 85 % de tous les cas de mésothéliome seraient associés à une exposition professionnelle à l’amiante.[8]
L’amiante a été historiquement utilisé dans de nombreuses applications, notamment :
- l’isolation des bâtiments et des navires;
- les textiles ignifuges;
- les renforts de plaquettes de frein, de tuyaux en ciment et de joints.
En 2018, le gouvernement du Canada a interdit la plupart des utilisations de l’amiante.[9] Toutefois, le mésothéliome persistera pendant de nombreuses décennies en raison de longues périodes de latence et de la persistance de l’amiante dans de nombreux produits, comme les vieux matériaux de construction.
Au cours des dernières années, environ 240 cas de mésothéliome ont été diagnostiqués chaque année en Ontario. Bien que les taux globaux se soient stabilisés, il est peu probable que ces chiffres diminuent dans un avenir proche. CAREX Canada estime qu’environ 50 000 Ontariens continuent d’être exposés à l’amiante en milieu professionnel. La plupart des expositions ont lieu chez les travailleurs de l’industrie de la construction qui entretiennent, rénovent et démolissent les bâtiments anciens contenant de l’amiante.[5] Ces travailleurs présenteront un risque de développer un mésothéliome à l’avenir. Il est nécessaire de continuer de surveiller les tendances du mésothéliome pour mieux comprendre les changements liés à la latence, aux niveaux d’exposition et aux sources environnementales.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’amiante, ses répercussions en Ontario et la prévention de l’exposition, veuillez consulter les documents suivants :
- Surveillance du mésothéliome (Centre de recherche sur le cancer professionnel
- Rapport sur l’Indice de qualité du système de prévention 2020 (pages 57 à 59)
- Rapport sur le fardeau du cancer professionnel en Ontario (pages 20 à 22) (en anglais seulement)