Faits saillants
- Chez les adultes en Ontario récemment diagnostiqués avec un cancer, les taux d'infection à la COVID-19 plus élevés au cours de la première année de la pandémie sont associés aux types de cancer diagnostiqués à un plus jeune âge et aux cancers hématologiques.
- Comprendre qui est le plus touché par la COVID-19 permet à la fois de mettre en œuvre des interventions qui atténuent l'infection et peut orienter les recherches futures sur les populations les plus à risque.
Au cours de la première année de la pandémie de la COVID-19 en Ontario, 1 676 infections à la COVID-19 ont été recensées chez 177 281 personnes chez lesquelles un cancer avait été récemment diagnostiqué. Les taux d'infection à la COVID-19 ajustés selon l'âge étaient similaires (non statistiquement significatifs, prévalence supérieure à 0,05) entre les personnes récemment diagnostiquées d'un cancer (1,89 pour 100 personnes) et la population générale de l'Ontario (2,02 pour 100 personnes).
Avant l'ajustement selon l'âge, les taux les plus élevés d'infection à la COVID-19 chez les personnes atteintes de cancer étaient observés au niveau des cancers qui surviennent plus fréquemment à un âge plus jeune qu’au niveau des cancers hématologiques. Ces données comprenaient les personnes de 20 ans et plus en Ontario qui ont reçu un diagnostic de cancer entre le 15 mars 2018 et le 14 mars 2020.
Les types de cancer significativement (prévalence inférieure à 0,05) associés à un âge plus jeune au moment du diagnostic comprennent :
- testiculaire (âge moyen au diagnostic : 37,2 ans)
- cervical (48,0 ans)
- thyroïde (51,3 ans)
Ces données sont ajustées à un âge moyen au diagnostic de 64,5 ans pour tous les cas de cancers confondus.
Les cancers hématologiques, qui se développent au niveau du système immunitaire ou dans les tissus responsables de la production de sang[1], comprennent le lymphome hodgkinien, le lymphome non hodgkinien, la leucémie et le myélome.
Du 15 mars 2020 au 28 février 2021, les 10 taux d'infection à la COVID-19 les plus élevés (définis comme le premier test positif à la COVID-19 par personne) chez les adultes de l’Ontario récemment diagnostiqués avec un cancer variaient de 2,60 (testicule) à 1,53 (lymphome non hodgkinien), comme illustré dans la figure.
De tous les types de cancer, seuls les personnes atteintes de cancer des testicules et de la thyroïde présentaient des taux d'infection à la COVID-19 significativement plus élevés (prévalence inférieure à 0,05) que pour tous les cas de cancers confondus, phénomène vraisemblablement lié à un âge plus jeune au moment du diagnostic. Cette constatation est conforme à l'âge moyen de 45,3 ans des personnes infectées par la COVID-19 dans la population générale de l'Ontario.
La tendance à des taux d'infection à la COVID-19 plus élevés chez les personnes atteintes de cancers hématologiques en Ontario est conforme à d'autres études. Cette tendance peut être liée au risque plus élevé d'infection dû à une immunosuppression élevée par rapport aux autres types de cancer dans ce groupe de personnes atteintes de cancer.[2][3] Cependant, cette analyse montre que les infections à la COVID-19 sont également associées à des tumeurs solides (c'est-à-dire non hématologiques).
Les personnes récemment diagnostiquées d'un cancer sont susceptibles de suivre activement un traitement, une surveillance ou un suivi[4] et peuvent donc être plus touchées par la pandémie que d'autres car :
- leur immunité peut être affaiblie
- ils sont dans l'impossibilité de s'isoler en raison de leur besoin d'interagir avec le système de soins de santé
- leur accès aux soins peut être retardé ou interrompu
La date de suspension des opérations chirurgicales en Ontario (15 mars 2020) a servi de référence pour définir le début de la première année de la pandémie de la COVID-19. Le Registre des cas de cancer de l'Ontario a été utilisé pour identifier les cas de cancer (à l'exception des cancers de la peau autres que les mélanomes, qui ne sont pas enregistrés par le registre[5]). Le registre était lié au Système d'information de laboratoire de l'Ontario, qui a été utilisé pour détecter les cas d'infection par la COVID à partir des résultats des tests de laboratoire, tant pour les personnes atteintes de cancer que pour la population générale de l'Ontario. Cette analyse n'incluait pas les résidents institutionnels tels que les personnes résidant dans des établissements de soins de longue durée.
La caractérisation des impacts de la COVID-19 chez les personnes atteintes de cancer présente les avantages suivants :
- Fournit une base pour mieux comprendre qui est affecté
- Contribue à la vigilance du système de santé à l'égard des groupes de personnes les plus à risque
- Permet la mise en œuvre d'interventions qui atténuent l'infection
- Peut guider les enquêtes épidémiologiques sur l'impact de la COVID-19 chez les personnes atteintes de cancer
Si vous avez des commentaires ou des questions, veuillez nous envoyer un courriel.